CHAPITRE 1 – “UN MONDE DE MIGRANTS”
Les
premières migrations contemporaines se mettent en place à la
fin du XVe siècle avec la traite négrière et le commerce triangulaire. Depuis,
elles ne cessent d’augmenter avec le développement des sociétés et de leur mise
en interaction sous l’effet de la mondialisation. Ainsi, aujourd’hui les mobilités concernent 3%
des hommes, soit 232 millions de personnes.
Migration : déplacement volontaire ou forcé d’une population d’un
pays vers un autre.
Mobilité : ensemble des déplacements des hommes.
Quelles
sont les effets des migrations transnationales sur les territoires ?
I. Les migrations en Méditerranée.
A. Les flux migratoires.
980
000 migrants ont été recensés sur les côtes méditerranéenne en
2015, soit 100 fois plus qu’en 2010. Cette augmentation
s’explique par la situation géographique de la Mer Méditerranée qui
constitue un carrefour entre les continents européen,
asiatique et africain. Ces continents connaissent de fortes
inégalités économiques (IDH) ainsi que des conflits politiques
et religieux favorisant les migrations de leur population.
Ainsi, les principaux flux migratoires s’organisent de l’Afrique (Afrique
Subsaharienne et Afrique du Nord) et du Moyen-Orient (Syrie) vers
les pays européens de l’espace Schengen.
Indice de Développement Humain : indice statistique évaluant le
niveau de développement d’un pays à partir de son PIB par habitant, de son
espérance de vie à la naissance et de son niveau d’instruction.
Flux migratoire : déplacement de population hors de leur pays
d’origine.
Espace Schengen : Pays de l’Union Européenne autorisant la libre
circulation des personnes au sein de leur espace.
B. Les migrations clandestines.
Les émigrés clandestins prennent de nombreux risques pour améliorer leurs conditions de vie. Voyageant seul, en famille ou entre amis, ils marchent de nombreux mois pour rejoindre les côtes méditerranéennes et entrer en contact avec des passeurs. En échange de leurs économies, ces derniers leur font traverser la Méditerranée par des points stratégiques de passages (îles, détroits et canaux) pour leur faciliter l’accès à l’espace Schengen. Mais, ces conditions sont extrêmement dangereuses et peuvent conduire à la mort (embarcations surchargées, cargos fantômes).
Emigré : personne quittant son pays pour vivre, travailler et/ou étudier dans un autre pays.
Clandestin : personne entrant dans un territoire sans avoir obtenu l’autorisation de ce dernier.
Détroit : Bras de mer situé entre deux terres.
Passeur : nom donné aux personnes, qui contre de l’argent, font traverser clandestinement les émigrés d’un pays à un autre.
C. Les effets des migrations sur les territoires.
Les
migrants participent activement à l’économie de leur pays d’origine par
les remises qu’ils effectuent et les biens qu’ils rapportent,
mais aussi par leurs investissements dans certains secteurs économiques comme
l’immobilier. Parallèlement, ils contribuent à l’économie de leur pays
d’accueil par leur travail, leur consommation, puis le paiement des taxes et
des impôts.
Mais, la crise économique qui touche les pays européens à partir des
années 1970 les poussent à fermer leurs frontières pour
réaliser une immigration sélective. Cette situation débouche sur
une augmentation des migrations clandestines qui a pour
conséquence la construction de murs barbelés et une surveillance
accrue des frontières.
Remises : argent envoyé par les migrants dans leur pays d’origine
afin de subvenir aux besoins de ceux qui sont restés au pays.
Immigration sélective : les Etats choisissent les migrants qu’ils
autorisent sur leur territoire en fonction de différents critères (emploi,
regroupement familial, raisons politiques, etc.).
II. Les migrations internationales.
A. Pôles et flux migratoires internationaux.
La mondialisation s’accompagne d’une augmentation des migrations : le nombre de migrants devrait continuer d’augmenter pour atteindre plus de 400 millions en 2050. On distingue trois grands types de flux migratoires :
- Les principaux flux s’effectuent essentiellement du Sud vers le Nord. L’Asie, l’Afrique et une large partie de l’Amérique latine constituent les principales zones de départ. A l’inverse, l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et l’Australie sont les principales zones d’arrivées.
- Des flux migratoires subsistent entre les pays du sud : les populations des pays pauvres ou en guerre migrent ainsi vers les pays en développement (Golfe Persique).
- Il existe aussi des flux migratoires entre les pays du nord comme l’Europe de l’Est et de l’Ouest qui se sont développés avec la chute de l’URSS à partir de 1991.
B. Des migrations de plus en plus diversifiées.
Les contrastes
de développement économique sont l’un des premiers facteurs de
migration. Les migrants quittent leur pays d’origine pour fuir la
misère ou la guerre, pour travailler, étudier ou se faire soigner. Les
jeunes et les travailleurs qualifiés espèrent trouver dans les pays du nord des
perspectives d’avenir.
Les migrations forcées résultant des guerres, de
l’insécurité, des famines provoquent le départ de nombreux réfugiés : le
HCR estime à plus de 15 millions le nombre de réfugiés contraints de fuir
leur pays pour des raisons politiques ou environnementales.
Les migrations ne concernent pas uniquement les personnes pauvres,
mais aussi les populations éduquées des classes moyennes dont
certaines sont très qualifiées : c’est le brain drain. A
cela s’ajoutent les réfugiés climatiques ainsi que les étudiants
participant à des programmes d’échanges (Erasmus).
Réfugié : personne quittant son pays pour des raisons de sécurité.
Déplacé : personne se réfugiant dans une autre région de son pays
pour des raisons de sécurité.
Haut-Commissariat aux Réfugiés : agence de l’ONU chargée de
secourir et d’aider les déplacés et les réfugiés.
Brain drain (fuite des cerveaux) : départ des personnes qualifiées
vers des pays offrant de meilleures conditions de travail.
CHAPITRE 2 – “LE TOURISME ET SES ESPACES”
La France est la première destination mondiale avec plus de 88 millions de touristes recensés en 2017.
Touriste : personne qui voyage ou visite pour son plaisir un lieu autre que celui où il vit habituellement.
Comment s’organise le tourisme international et quels sont ses effets sur les sociétés ?
A. Une métropole mondiale attractive.
Paris
constitue la première métropole mondiale touristique. La
concentration de monuments historiques, de musées, d’activités
financières et commerciales de renommée mondiale, ainsi que la
présence de nombreux sites d’accueil pour l’organisation d’événements
internationaux, la rendent particulièrement attractive pour
le tourisme international. La proximité des deux principaux
aéroports internationaux lui permet d’accueillir d’importants flux
touristiques en provenance de pays développés (Etats-Unis,
Japon) ou émergents (Chine).
Métropole : ville concentrant de nombreuses fonctions de
commandement (économique, financière, politique, culturelle, etc.) qui la
rendent attractive et lui permettent de rayonner sur le monde.
Tourisme international : fait de changer temporairement de pays (au
moins 24 heures) pour ses loisirs ou pour raison professionnelle.
Flux touristiques : déplacements de touristes à l’intérieur d’un
espace géographique.
Pays émergents : pays dont la forte croissance économique permet le
développement du niveau de vie de ses habitants.
B. Les effets du tourisme sur la métropole.
La
fréquentation touristique de la métropole est à l’origine d’une forte
création de richesses, soit 20,8 milliards d’euros en 2017. Elle lui permet
d’améliorer ses infrastructures de transport pour la rendre
davantage accessible au reste du monde, puis elle permet de soutenir
la création d’emplois dans les secteurs touristiques de l’hébergement et
la restauration.
Toutefois, les flux touristiques ont aussi des effets négatifs. Ils
provoquent des conflits d’usage entre les professionnels du
tourisme et les habitants en contribuant à la saturation des réseaux de
transport ainsi qu’à la dégradation de l’environnement (pollution).
Infrastructures de transport : ensemble des installations aménagées
pour permettre la circulation des hommes et des marchandises.
Conflit d’usage : différend opposant les acteurs d’un territoire au
sujet de l’utilisation que chacun en fait.
II. L’organisation du tourisme international.
A. Les espaces touristiques.
Les
destinations touristiques sont de plus en plus diversifiées, mais trois pôles
dominent : l’Europe occidentale, l’Amérique du Nord et l’Asie
orientale. Ils constituent à la fois les pôles émetteurs et
récepteurs du tourisme mondial. Ce sont eux qui réalisent la
majorité des créations de richesses issue du tourisme.
La majorité des flux touristiques sont réalisés entre ces trois pôles,
mais surtout à l’intérieur même de ces espaces. Par exemple, 87%
des séjours touristiques en Europe sont réalisés par les Européens eux-mêmes.
Les pôles et flux touristiques secondaires sont formés par
les principaux pays émergents.
Les principaux espaces touristiques attractifs sont les stations
balnéaires aménagées sur les littoraux, les stations de ski en
montagne, ou encore les grandes métropoles mondiales abritant
des monuments, des sites et des musées de renommée mondiale.
Pôles émetteurs/récepteurs : espaces d’où partent ou arrivent les
touristes.
Station balnéaire : lieu de séjour aménagé sur le littoral pour y
accueillir les touristes.
Littoral : zone de contact entre la mer et la terre.
B. L’essor du tourisme international.
Le
tourisme international connaît une augmentation constante depuis les années
1980. Il est passé de 300 millions à plus de 1,2 milliard de touristes
en 2017, et devrait atteindre 1,8 milliard de touristes en 2030.
Les Européens représentent la majorité des touristes mondiaux devant
les Asiatiques et les Nord-Américains. Toutefois,
on observe depuis ces dernières années une augmentation rapide des
touristes issus des pays émergents.
Cette situation s’explique par un enrichissement généralisé de la
planète qui a permis une plus grande mobilité des hommes.
Ainsi, la multiplication des échanges mondiaux a favorisé à la
fois la démocratisation des transports aériens et la baisse
du coût des séjours touristiques.
Démocratisation : fait de rendre une chose accessible à un plus
grand nombre par une diminution importante de son coût.